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Publié le 20 septembre 2015

Mon coming out un 21 mars

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Salut, moi c’est Matheïs !

Tu peux me souhaiter un joyeux anniversaire parce c’est aujourd’hui que ma maman m’a mis au monde il y a 1 an. Y’a rien à dire, j’ai le sens du spectacle. J’ai gardé mon chromosome de plus « top secret » jusqu’au jour de ma naissance pour venir faire mon coming out un 21 mars !

Et oui, je voulais que ce soit jour de fête et que ce jour-là, on parle de ma trisomie un peu partout. J’avais tout mis en oeuvre pour que ma maman soit ravie et pourtant, il m’a bien semblé que mes parents étaient triste à mourir quand j’ai pointé le bout de mon nez. Je crois même que maman elle était pas certaine de m’aimer. Ses yeux, ils me regardaient pas vraiment et puis ils étaient tout le temps pleins de larmes. Le reste de ma famille avait beaucoup de peine pour mes parents.

Tu parles d’une venue au monde! On aurait dit que je venais de leur gâcher la vie en débarquant la bouche en coeur. Je ne comprenais pas.

J’étais heureux d’être là moi ! Mais il me semble qu’on ne voulait pas vraiment de moi. Comme si ce n’était pas moi qu’on attendait…

Un an a passé depuis ce jour-là. Et maintenant tout le monde a compris ma petite blague. Ils ont mis le temps mais que voulez-vous, je suis un être un peu extraordinaire et tout le monde ne peut pas déchiffrer mon univers du premier coup. Ça demande des efforts à ceux qui n’ont que 23 paires de chromosomes de capter mes stratagèmes.

Si on m’aime aujourd’hui? Ne vous inquiétez pas, dès ma sortie d’hôpital, j’ai fait usage de mon charme particulier et fait fondre toutes les angoisses de ma famille en quelques semaines comme neige au soleil. Matheïs Noam. Ça veut dire  » le bonheur en cadeau ». Ces prénoms me vont comme une paire de moufle.

Merci à tous ceux qui partagent (enfin) cet avis avec moi.

Ce que je souhaite comme cadeau d’anniversaire ? Facile : « Arrêtez de penser que je suis à plaindre ou de penser que mes parents doivent se battre pour moi. Prenez-moi comme je suis et regardez mes parents dans les yeux. Nous sommes heureux. Ni à admirer, ni à consoler.

Je ne suis pas trisomique. Je suis atteint de trisomie. Ce n’est pas un maladie mais bien un état. Je ne suis pas un combat. Je suis un enfant.

Mes parents ne font pas dans le social. Ils m’aiment tout comme ils aiment mon grand frère. Ni plus, ni moins. Ma vie et celle de ma famille ne sera pas simple.

Mais entre nous, est-ce que la vôtre l’est ? Certainement autant que la nôtre, à savoir : pas vraiment et pas tout le temps. » Faites-moi plaisir et partagez-moi, aujourd’hui.

Faîtes-moi la fête que je n’ai pas eue il y a 1 an…

Manon 2015


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