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Publié le 26 avril 2021

Limitless: du surf, du skate et du parkour sans aucune limite

Née sous l’impulsion d’une physiothérapeute de 27 ans, l’association Limitless initie au sport des enfants en situation de handicap.

Pierre-Alain Schlosser pour 24 Heures publié 22.04.2021
 

La démarche se veut inclusive, généreuse et ambitieuse. Depuis un mois, une toute nouvelle association 100% bénévole offre la possibilité à des jeunes en situation de handicap de pratiquer des activités qui leur sont a priori inaccessibles. Parkour, skateboard et surf sont proposés.

«Ces enfants nous touchent particulièrement et nous voulons contribuer à l’amélioration de leur qualité de vie en partageant avec eux notre passion», témoigne Jodie Reigner, fondatrice et directrice de Limitless. Cette physiothérapeute de 27 ans s’est entourée de spécialistes de la santé, du social et du sport pour lancer ce projet.

L’association a été constituée à la vitesse de l’éclair, puisqu’elle a été opérationnelle en l’espace de trois mois et demi. Les statuts ont été constitués en décembre 2020. Le 21 mars, les premiers enfants étaient déjà initiés aux trois sports précités. «Notre association permet d’offrir un encadrement adapté aux besoins des enfants, reprend Jodie Reigner, qui a passé des jours et des nuits à mettre en place cette structure. Je suis accompagnée dans l’aventure par une médecin, une ergothérapeute, une manager, un éducateur spécialisé et des accompagnateurs. Nous assurons la présence d’un moniteur par pratiquant.»

Un effort particulier est fourni pour collecter du matériel adapté. Notamment pour assurer la sécurité (casques, tapis) et pour faciliter les accès (rampes pour atteindre les sites en chaise roulante, lève-personnes, déambulateurs). «Nous sommes en train de faire construire au Brésil des structures roulantes, afin de permettre à des enfants sans mobilité de pratiquer le skate», poursuit l’initiatrice au grand cœur.

Le projet de Limitless pour la plateforme de crowdfunding heroslocaux.
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Si l’association a choisi des sports fun, c’est avant tout parce que les accompagnateurs ont des compétences dans ces domaines. En cas de succès, d’autres pistes pourraient être exploitées. Comme la grimpe. L’idée n’est pas de concurrencer d’autres structures qui proposent déjà des activités comme le basket, le rafroball ou le ski. Limitless cherche à promouvoir des activités qui n’existent pas ailleurs.
Pour l’instant, le projet cible les enfants et les jeunes adultes. Une douzaine d’enfants ont testé les trois sports. D’autres sont inscrits à des sessions à venir, ce qui indique que la démarche répond à un réel besoin. «Dans les clubs de sport, les équipes sont coachées par un ou deux entraîneurs pour une dizaine d’enfants, explique Michel Schnitzbauer, éducateur spécialisé. Les moniteurs ne peuvent pas passer une heure avec un gosse. Ce n’est juste pas possible.»

Recherche de matériel et crowdfunding
Les activités proposées par Limitless ont un coût. «La séance de parkour (XTM à la Blécherette) coûte 50 francs par enfant et on fait payer 30 francs à la famille, indique Jodie Reigner. Le skate (HS 36 à Sévelin, Lausanne) coûte 80 francs (40 francs à la charge des parents). Et le surf, qui se pratiquera à Sion, à Alaïa Bay, le bassin à vagues mobiles qui ouvre prochainement, 350 francs (150 francs pour les parents).» Les premières séances de surf se font sur des paddles à Vidy.

Pour lancer le projet, le comité a pu compter sur le soutien de son entourage. Un crowdfunding qui a atteint 5000 francs en quelques jours, a été mis en place. Pour pouvoir être tout de suite inclusive, l’association devrait récolter 35’000 francs. Si un importateur de skates a déjà offert du matériel, Limitless recherche encore des planches de surf adaptées, des combinaisons, des casques, des harnais de sécurité, des rampes d’accès, des déambulateurs, des lifts, des rails à installer au plafond pour le parkour et des rehausseurs pour le transport.
Limitless s’adresse aux enfants dès 4 ans, et aux jeunes jusqu’à 25 ans, atteints de handicaps physiques, sensoriels, psychologiques, mentaux ou sociaux (troubles de la concentration, comportements inadéquats).Le bénéfice de telles actions est immédiat. «J’ai reçu une vidéo de la maman de Giulia, 8 ans, qui adore le skate, raconte Jodie Reigner. La première fois, cette fille paniquait lorsqu’elle devait poser le pied sur la planche. Maintenant, elle pousse et elle fait du skate toute seule, malgré des problèmes d’ouïe, de vue et de troubles de l’équilibre.»

Travail payant
Michel Schnitzbauer a lui aussi pu constater des résultats saisissants, dès la première séance. «Étienne a tout de suite été à l’aise sur son skate. Il a compris comment on tournait et, quand sa maman est venue le chercher, il lui a dit: «Va acheter un skate!» Encore un exemple: «Jules, atteint de trisomie, tente des «360» quand on lui demande de sauter, souligne la directrice de Limitless. Il prend de la confiance. Il est trop content de nous montrer ce qu’il est capable de faire. Quand on voit ces visages s’ouvrir et quand on observe les progrès, notre objectif est atteint. Tout le travail des derniers mois paie.»

Pour soutenir Limitless, vous pouvez participer au crowdfunding: https://www.lokalhelden.ch/limitless-handisports/blog2
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