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Publié le 12 septembre 2011

Flavien à l’école

Paru dans le l’ouvrage « Intégration : l’école en changement – Expérience et perspectives » d’Isaline Panchaud Mingrone et Heidi Lauper (2001)

Nous vivons une aventure peu commune, celle d’élever deux enfants, dont le second est atteint de trisomie 21. Dès le départ, nous avons considéré que Flavien devait faire partie intégrante de notre famille, de notre village et de la société dans laquelle nous vivons et,à aucun moment, nous avons pensé qu’il devait être marginalisé. Aussi, nous souhaitions lui offrir le maximum de chances pour qu’il s’épanouisse au contact de son entourage familial et de son voisinage. De ce but, est née notre motivation d’intégrer Flavien d’abord en garderie, puis à l’école maternelle, puis à l’école enfantine et, à ce jour, en 2ème année d’école primaire.

En 2000, notre fils était donc accueilli à l’école primaire deux demi-jours par semaine et un troisième demi-jour était envisagé l’hiver venu. Flavien est très heureux de se rendre à l’école en bus scolaire car cela lui permet de discuter et d’échanger avec les autres enfants partageant ce moyen de transport et il acquiert, ainsi, beaucoup d’autonomie. Au niveau scolaire, Flavien a un programme individualisé, mais il travaille les différentes branches en même temps que ses camarades de classe.

Nous avons pu constater qu’une intégration bien menée enrichit non seulement l’enfant handicapé, mais également ses camarades, les enseignants, voire l’esprit ou l’ambiance de l’école, car elle rehausse certaines valeurs telles que la tolérance, le droit à la différence et la solidarité.

Selon notre expérience, il apparaît qu’il y a quelques freins à l’intégration : manque de formation et d’expérience, absence de droits intangibles à l’intégration avec pour conséquence de devoir quémander des « passe-droits » à chaque modification du parcours scolaire. Enfin, il est impératif de prendre conscience qu’une intégration demande une très grande motivation de la part des enseignants et une disponibilité extraordinaire des parents pour participer aux nombreux entretiens et réunions avec les professionnels qui entourent l’enfant, pour aider et soutenir les enseignants et pour être à l’écoute de tous les changements de comportement de l’enfant.

Parfois, la lassitude et les nombreux moments de remise en question nous inciteraient à baisser les bras, mais heureusement notre enfant nous rappelle qu’il est là, qu’il a le droit à notre confiance. Le bonheur et l’amour qu’il apporte quotidiennement dans notre vie familiale nous motivent à persévérer dans cette voie pour lui offrir le meilleur avenir possible.

Les enfants atteints de trisomie 21 ont une autre manière de fonctionner que nous, personnes sans difficulté, mais l’apprentissage des règles sociales et pédagogiques sont un droit pour tout le monde. On dit qu’en classe ordinaire une intégration coûte chère, mais l’exclusion est beaucoup plus néfaste pour la communauté sur le plan financier et social. Il serait donc temps de parler de l’école pour tous, mais, malheureusement, la société ne semble pas y être encore prête.

Sophie
(2000)


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